production 

alexandre
© 1979 trad - adapt arr malicorne | marie yacoub

j’étais orphelin de cinq ans
de père de mère et de parents
j’étais réduit de cette sorte
d’mandant mon pain de porte en porte
un bon marchand par charité
de ma pauvreté a eu pitié

un jour marchant dans la forĂŞt
mon maître allait par devant moi
saisi d’une rage destinée
je levai ma sanglante épée
sans craindre mon dieu tout puissant
je trempai la main dans son sang

mon bon maître tombant à bas
s’écria grand dieu, qui est là
est-ce bien toi mon alexandre
ne vois-tu pas mon sang se répandre
sept ans tu as mangé mon pain
aujourd’hui je meurs par ta main

le jour de mes noces après souper
je sortis pour aller danser
j’aperçus un grand homme pâle
il avait une triste mine
une épée dedans sa poitrine
et alors il suivit mes pas
en criant vengeance sur moi

sept ans changé en bête
tu courras comme un damné
sept ans dessous la lune
la nuit tu vas hurler
sept ans dans sept paroisses
la terreur tu vas semer
sept ans saisi de rage
toujours te faudra errer
sept ans le ventre vide
et de sang assoiffé
sept ans des nuits entières
les hommes vont trembler
jusqu’au soir de pleine lune
où tu seras tué
d’une balle bénite
alors tu seras en paix
 
l’album s’intitule le bestiaire, il n’y a pas de chanson de fille dans ce bestiaire
j’y chante l’histoire d’alexandre, un orphelin qui, un jour saisi de rage, tue son père adoptif
le jour de son mariage, le spectre de son maître apparaît
il a une triste mine, une épée dedans la poitrine et frappe alexandre de malédiction, le condamnant à errer sept ans sous la forme d’un garou, un des mythes les plus puissants de la tradition
alexandre est un parfait exemple des arrangements concoctés pour mes chansons par les garçons de malicorne
spécial, non ?
 
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