lubies 

 
universal soldier
he's five foot-two
and he's six feet-four
he fights with missiles and with spears
he's all of thirty-one
and he's only seventeen
been a soldier for a thousand years

he's a catholic, a hindu
an atheist, a jain
a buddhist and a baptist and a jew
and he knows he shouldn't kill
and he knows he always will
kill you for me my friend and me for you

and he's fighting for canada
he's fighting for france
he's fighting for the usa
and he's fighting for the russians
and he's fighting for japan
and he thinks we'll put an end to war this way

and he's fighting for democracy
he's fighting for the reds
he says it's for the peace of all
he's the one who must decide
who's to live and who's to die
and he never sees the writing on the wall

but without him, how would hitler
have condemned him at dachau?
without him caesar would have stood alone
he's the one who gives his body
as a weapon of the war,
and without him all this killing can't go on

he's the universal soldier
and he really is to blame
his orders come from far away no more
they come from here and there and you and me
and brothers can't you see
this is not the way we put the end to war

buffy ste marie

http://www.creative-native.com
 
 
gabriel yacoub live
en concert à washington dc, janvier 2002
[vous y êtes]


 
 
dictionnaire du diable
gabriel yacoub au dictionnaire
la chose est bien arrivée quelquefois dans les anthologies, dictionnaires musicaux. cette fois, il s'agit du sulfureux dictionnaire du diable de roland villeneuve [omnibus, paris 1998]
on peut lire sous yacoub : poète & musicien contemporain, auteur de "la nuit des sorcières" et d'une chanson intitulée "sorcier" qui met en scène un loup-garou qu'un destin maléfique oblige à courir les campagnes à la façon d'un animal
l'auteur reproduit le texe de sorcier
à noter le surprenant article à musique

http://bdd.omnibus.tm.fr/requete=omnibus&action=afftitre&titre=111&fin
 
 
echo 1995
en 1995, françois hadji-lazaro avait demandé à gabriel d'écrire un article pour le regretté "écho des côtelettes", afin de définir sa conception de l'état des musiques trad à cette époque

voilà l'travail :

me voilà bien embêté. moi, la musique, je préfère la faire que d'en parler, c'est pas les mots qui me manquent, j'en ai plein la bouche. mais quand tu veux les mettre comme ça, au revers d'un écho, pour faire ton malin, et ben, ça se chambouscule, et pis ça voudrait te faire dire des trucs que tu serais bien mieux à raconter, ou à chanter ! tant pis, j'y vais ! quand faut qu'on y aille, on y aille !

folk, trad (diminutif pour tout ce qui se rapporte aux musiques traditionnelles), ces appellations recouvrent à mon sens quelques intentions, qui loin de définir un genre, un style musical ou instrumental, suggèrent une pulsion qui tend à créer une forme d'expression ou à perpétuer une pratique qui relèvent de la tradition. ces démarches correspondent avant tout à une envie, une passion, une sensibilité, en un mot : au plaisir !

les ethnomusicologues et les muséographes peuvent être d'un autre avis, grand bien leur fasse. leur intérêt est tout différent. ici intervient la notion de folklore, de l'anglais : folk, (gens), et lore, (ensemble de connaissances qui se rapportent à ... ). le folklore est donc une science. on peut l'étudier dans les universités, ces études mènent à des enquêtes, parfois à des découvertes. mais on est loin de la saine jubilation de la pratique d'un art, traditionnel ou non, du plaisir quoi !

la musique trad est un fossile, mais un fossile vivant. c'est d'ailleurs, avec les histoires drôles (ta mère !... ), et les comptines, une des dernières traces de tradition orale. elle n'en est que plus précieuse. qu'on se le dise !

la musique trad est intemporelle. on trouve dans ses formes, tant poétiques que musicales, tous les éléments d'une grande œuvre : la pudeur, l'imagination délirante, la simplicité, l'émotion. oui, mais cette grande œuvre-là n'a pas d'auteur, ou plutôt elle en a mille, et ces mille-là ne savent même pas qu'ils en sont les auteurs

la musique trad est une création spontanée, elle vient de loin ou de tout près, elle a passé le filtre difficile de la mémoire. chacun peut s'en emparer, se l'approprier, la tordre dans tous les sens, l'adapter, à une situation ou au goût du jour. le bon restera, le reste s'oubliera
moi, les premiers qui m'ont fait craquer, c'est les américains. avant ça, j'écoutais les beatles et ça m'éclatait bien, et puis un jour, vers minuit sur france inter, j'ai entendu un truc qui m'a fait trembler. c'était des guitares acoustiques et des voix, deux mecs et une fille, en harmonie, et ça chantait une chanson de bob dylan (que je ne connaissais pas encore).
c'était peter, paul & mary. j'ai acheté l'album et j'ai découvert d'un coup dylan, le folk américain et irlandais, et les auteurs-compositeurs du moment : phil ochs. tom paxton...

cest mon goût pour les harmonies vocales et les instruments acoustiques qui m'a fait tomber dans le bain des musiques trad. mais il m'en restait plein à découvrir

après ça, j'ai creusé derrière p, p & m, et j'ai trouvé woody guthrie (le héros de dylan et la bande originale des grands romans de steinbeck), leadbelly, et puis les plus vieux, the carter family, l'ole time music des appalaches, le bluegrass et sa frime géniale. j'ai trouvé dave van ronk et le blues, le noir et le blanc, j'en avais plein la tête

plus tard je suis allé voir en angleterre, en irlande, en écosse ce qu'on y disait. martin carthy, dick goughan, planxty, the watersons et plein d'autres y faisaient des merveilles. tous ces gens m'ont, non seulement inspiré, mais ils m'ont aussi ouvert les oreilles. ils m'ont donné l'envie d'aller voir plus loin, en europe, en afrique, en asie, mais aussi plus près : cheux nous, en france, nom de diou !

à la fin des années soixante, l'état de notre musique trad était consternant. guy béart, nana mouskouri, le clergé et les "patriotes" de philippe pétain avaient tout mangé pour ne nous laisser que des miettes de folklore. oui, mais non ! il nous restait tout à faire, et on s'est pas gêné. une bande de zazous, en bretagne, en occitanie, dans les villes, paris, lyon, lille, etc. ... se sont mis au boulot et se sont bougé le cul. ils ont déterré des merveilles de répertoires, de poésies, de mélodies. ils sont allé voir les vieux, ils ont appris à jouer des instruments traditionnels, vielle à roue, cornemuse, ils ont enquêté, collecté, enregistré, formé des groupes : alan stivell, marti, tri yann, mélusine, la bamboche, malicorne et bien d'autres.
il est rare qu'un courant musical fort naisse de rien ou d'une quelconque mode superficielle. ce mouvement correspondait à un désir de recherches de valeurs saines et vraies, (sans être réactionnaires), retour à la nature, à ses racines, etc... la musique trad a servi de drapeau à bien des combats, philosophiques, sociaux ou politiques

années 80, les stars du folk ont pris le maquis. place aux musiques du monde, vive la world rnusic !
cette étiquette ne vaut pas mieux que les autres. elle a pourtant le mérite d'avoir fédéré les musiques trad, ethniques, folk, du monde entier. c'est la tour de babel à la fnac, et c'est tant mieux. khaled, le mystère des voix bulgares, manu dibango, les thiaulins de lignères et bill monroe la main, dans la main !

pendant ce temps-là, dans nos villes et nos compagnes, des jeunes vielleux et cornemuseux aiguisent leurs couteaux et ils jouent comme des marteaux. ça va chier !

à quand le prochain folk revival ? tout de suite !

http://www.chez.com/boucherieprod
 
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